Par André Ruellean critique d'art .

Lorsque création et passion se mêlent par la peinture, nul ne peux se référer aux canons de la beauté ni aux règles de l'art tant le geste vertigineux se fait l'interprète du trouble de l'esprit. Tel semble le cas de l'Emotionniste dont les racines ombrageuses Maltaises et Siciliennes l'ont mené jusqu'au Finistère en un périple symbolique et quasi initiatique décidé par la volonté d'un artiste également animé par les nécessités créatrices de sculpteur, poète ou compositeur. Un tout particulièrement précieux pour un peintre dont l'œuvre n'est qu'enthousiasme, bruit, fureur, émotion et qu'anime un gestuel, non pas informel mais significatif des bouleversantes vision qui l'accablent et que la peinture seule lui offre d'exprimer.
 L'instinct de l'Emotionniste le délivre de la rigueur et lui permet d'agir sur la toile en prise direct avec l'éclat des couleurs, la dynamique des formes et surtout la passionnante magie de l'âme ainsi reflète par un miroir indocile  mais vertigineuse âme blessée ou érodée qui se fait  évocatrice par la puissance audacieuse de la composition et le choix visionnaire de couleur inédites sous une âpre et fébrile matière. A la fois immatérielle par son atmosphère et virulente en son discours, la peinture de l'Emotionniste ne peut que surprendre ce qui est important, et oblige le regard à s'y perdre fasciné par ce flux peuplé de piège et se mirage où l'abstrait n'est qu'illusion pour une matière gorgée d'intemporel et constants des plus quotidiens.

                                                                                                        André Ruellean